PETITE LECON D'HISTOIRECommençons par le commencement. L'instituteur que j'ai été après avoir suivi les classes de maîtres respectés de Ouillis les couples d'enseignants OBADIA puis BENKEMOUN et Monsieur BELLAÏCHE, sans oublier Renée JUIN future Madame VERDU, qui faisait un peu de tout, du ménage à la garderie des petits qu'elle emmenait aux toilettes. Donc, l'instituteur que j'ai été par la suite, « en France » vous demande de fermer les yeux (enfin, pas tout à fait car il vous faut continuer à me lire!): Fermez légèrement les yeux et, souvenez-vous : Nous entrons dans la petite école, nous nous installons dans l’une des classes dont les fenêtres donnent sur le « champ de boules », terrain de matchs de foot-ball mémorables. Asseyez-vous ! ouvrez vos cahiers inscrivez, à l’encre violette et à la plume Sergent Major, en vous appliquant, le titre tout en haut de la page "histoire de Ouillis" et, surtout, suivez bien : Petit retour sur l’histoire de France : c'est le 4 mars 1848 que l'Algérie est déclarée "partie intégrante" du territoire français. Quelques mois après, le 9 décembre 1848, les Provinces d'Alger, Oran et Constantine deviennent trois départements. Il faut attendre le 28 juin 1956, c'est deux ans après le déclenchement des hostilités, pour qu'un décret ébauche une réforme administrative, qui, le 20 mai 1957 par un nouveau décret divise chacun des 3 départements et en crée au total 12, dont les départements de Mostaganem, Oran, Tiaret et Tlemcen pour l’ancien département d’Oran. Le département de Mostaganem ainsi nouvellement créé ( les plaques d'immatriculation des voitures porteront l'indicatif « 9F ») comprend six arrondissements : Mostaganem, Cassaigne, Inkermann, Mascara, Palikao et Relizane. Mostaganem est, à la veille de
l’indépendance, la 8e ville d’Algérie par sa population, mais elle est, en
même temps la 3e pour sa situation économique et la seconde cité de l'Oranie.
Le port est le 2e exportateur d’Afrique du Nord pour les agrumes, les céréales,
les huiles et les conserves de la plaine de La Mina. Le secteur industriel du
sol et du sous-sol est également développé grâce aux produits miniers des
carrières de Ouillis. Ces carrières, d’où on extrait le Kisselgür, se
trouvent à quelques kilomètres du village, sur la route qui le relie à Aïn
Tedélès par le village de Pont du Chélif, sur la portion qui descend jusqu'au
Chélif, dite "les terres blanches" L'arrondissement de Cassaigne a 8 centres dotés d'un bureau de poste : Bosquet, Nekmaria, Cassaigne, Ouillis, Chouachi, Picard, Lapasset et Pont du Chélif Ouillis existe probablement depuis la nuit des temps. On y trouve des traces de Phéniciens puis de Romains. « En grattant le sol, on découvre des pièces romaines », rappelle Alain RICHERMO. "La côte de Ténès à Arzew était bien connue des Phéniciens qui y avaient établi des comptoirs : Petit Port et Ouillis dans le Dahra, Kharouba près de Mostaganem" précise l'un des sites consacrés à notre capitale régionale. (membres.lycos.fr/ciajmosta/mostaganem.htm) Mais, le Ouillis que nous connaissons tous, celui de la présence de la France est créé officiellement en 1873. « En 1873, le Gouverneur Général de l’Algérie décide de créer trois centres de colonisation dans le Douar Chouachi : Sidi-Ali, Ouillis et Bled-al-Hadjadj, les trois villages sont regroupés en une Commune Mixte. En 1874 un arrêté rebaptise Sidi Ali en Cassaigne et Bled-al-Hadjadj en Bosquet » écrit Jean-Pierre PEYBERNES dans un article intitulé « Bosquet en Algérie », paru dans l’Echo de l’Oranie. Cassaigne est le siège de la "Commune mixte", on y trouve une Justice de paix et tous les services publics et fonctionnaires : domaines, contributions diverses, répartiteur, médecin, etc.... (d’après " Pieds-Noirs et autres tribus d'Afrique du Nord", tome 13, Père Roger Duvollet ). Bosquet est déclaré, en 1885, Commune de plein exercice. En 1955, Pierre MENDES-FRANCE, Chef du Gouvernement veut supprimer l'administration de ces communes par un Fonctionnaire nommé et faire élire, par un collège unique, des Conseils Municipaux, mais, au mois de février, son Gouvernement est renversé. Le projet combattu par les Français d'Algérie sera enterré. Aucun gouvernement ne le reprendra,
Ouillis demeure donc rattaché à Cassaigne jusqu'à l'indépendance…Il a, à sa tête, un « Adjoint-Spécial » qui gère, avec ses conseillers, la commune . Félix FAURE, homonyme d'un Président de la République exerça cette fonction pendant de nombreuses années, son fils Firmin, puis Marcel DURIEU lui succéderont jusqu'à l'indépendance. Respectable et respecté, l'Adjoint spécial est le principal notable du village on l'appelle "Monsieur le Maire", ce qui explique la fréquente confusion qui subsiste dans l'esprit des Ouillissiens, et des autres.
Photo PLB Pour ajouter à cette confusion, Ouillis se dote d’une très belle « Mairie », avec Salle des fêtes, et place, ombragée sur le pourtour, des bancs, et en son centre, un jet d’eau signe d'opulence dans ce pays. La Mairie est érigée en plein centre du village. Monsieur Faure est un personnage : moustaches troisième empire et surtout pour les gosses du village la voiture ! un cabriolet rouge de Marque Citroën C4, avec un arrière en pointe qui lui donne vraiment l'allure d'une voiture de course, et pourtant Mr Faure n’a rien d’un pilote de grand prix, il est prudent, il roule lentement dans les rues de Ouillis. Deux seulement sont goudronnées : la rue principale Route Nationale RN 11 et la rue qui monte à l'église et traverse le village en direction d’Aïn-Tédelès. les autres seront faites au fur et à mesure des travaux d'aménagement du village. Monsieur Marcel Durieu succède à Firmin et restera en fonction jusqu'à la fin : c'est un petit colon, un homme modeste et attachant discret et travailleur. C'est, pour moi, surtout, le père de Suzette, Pierrot et Georges. Mise à jour le : 29/02/2008 |