CINE BOBIN
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A Ouillis, le cinématographe occupe les caves du village, avant même l’arrivée de l’électricité. La première représentation, a lieu dans la cave LOUBET, située en face de l’école.

C’est là qu’un groupe de musiciens de Jazz entonne le fameux « Heba, Briba ! » qui sera repris à tu-tête, dans tout le village et jusque dans les murs de la Caserne des Tirailleurs Algériens à Mostaganem qui apprennent à marcher au pas en scandant «  Carmousse, Kao  kao oua’l sardina …. Heba, briba ! ».

Les chanteurs français ne sont d’ailleurs pas en reste, mais dans un autre style, Annie Cordy nous chante « Tout au bout de la Semaine » et Henry Salvador nous susurre «la biche et le chevalier».

Les plus anciens se souviendrons même que le Cinéma avait fait ses débuts dans la boulangerie épicerie près de la maison du père LEYDET.

Cet espace sert aussi de mairie avant que ne soit bâtie celle que nous connaissons et dans laquelle, la nouvelle Salle des Fêtes, sert de salle de spectacles.

Elle accueille périodiquement Monsieur BOBIN, puis son fils qui lui succède, projectionnistes ambulants. Ils installent leur appareil dans la petite pièce prévue à cet effet, au fond de la salle, et un écran devant les fenêtres, à l’autre extrémité, sur l’arrondi qui donne à la Mairie de Ouillis cette forme si esthétique et originale. Le soir venu, les spectateurs, munis, chacun, de leur chaise s’installent face à l’écran. Les enfants sont assis devant, par terre. Le spectacle commence par des actualités vieilles de plusieurs semaines. Un Documentaire suit dans le brouhaha et clôture la première partie. C’est l’entracte, on ouvre les portes pour s’aérer sur les marches de la Mairie, quelques resquilleurs en profitent pour entrer discrètement, et on reprend après ces quelques minutes d’interruption qui ont permis de changer de bobine (BOBIN change de Bobine !) et de refroidir la lampe de projection. C’est alors, presque dans le silence que le répertoire de westerns américains nous est projeté.

La salle vibre  aux actes de bravoure des cow-boys affrontant les indiens. Plusieurs gamins qui ne disposent pas des quelques sous qui leur permettent l’accès à la salle se sont regroupés sur le trottoir, derrière « l’arrondi ». De là, ils peuvent assister au spectacle, en profitant de la transparence du drap qui sert d’écran. Pour eux,  le film est gratuit, mais il est à l’envers et muet !

Monsieur BOBIN transporte aussi son matériel jusque sur la Plage, pendant l’été, il est équipé d’un groupe électrogène qui fournira le courant électrique, avant que les cabanons n’en soient équipés. Il arrive à la plage dans sa camionnette, attendu par tous les enfants qui le pressent pour savoir le film qui va être projeté. L’écran de toile est fixé sur le cabanon des BRETON et tout le monde se retrouve allongé sur le sable.  Après plusieurs essais, l'endroit idéal est trouvé! Le cinéma BOBIN s'installe sur la base du cabanon ROUVE : grande plate-forme où chacun peut installer son siège dans le plus grand désordre. Le film est souvent interrompu : panne de carburant, rupture de la pellicule, quand ce n’est pas une bourrasque qui emporte l’écran. Il faut quelques fois attendre la semaine suivante pour voir la suite. Jonny Wesmuler, Tarzan, Jane, et Chita, ont du mal à couvrir de leurs cris le bruit du groupe électrogène !

Quand l’électricité arrive, le cinématographe prend ses quartiers définitifs dans la nouvelle mairie, où, dès la construction on a pensé à ménager le petite orifice qui laissera filtrer le rayon magique de la lanterne du même nom. Dans le rayon se matérialisent les volutes de fumées de fumeurs insouciants. Nous voilà du même coup dispensés du bruit de la machine et du groupe électrogène. C’est le progrès !

 

 

 

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Mise à jour le :   29/02/2008