RICHERMO
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La Famille RICHERMO

  texte Alain RICHERMO 

0066       Madame et Monsieur RICHERMO AR.126   Alain, Pierre et Guy            Photos AR

L’aïeul, trisaïeul, Jean Baptiste est né dans la province d’Imperia en Italie, proche de Vintimille, actuellement poste frontière. Marié probablement à une jeune fille de la même région. Enrôlé, ou engagé dans l’armée de Bonaparte lors de la première campagne d’Italie (1795-96 ou 97), il fait toutes les campagnes de Napoléon. Il a les pieds gelés à la bataille de la Bérézina et finit ses jours aux Invalides. De son mariage, nait à Paris, un fils: Jean Baptiste, mon arrière grand père. Plus pacifiste, sans doute il est majordome d’un ambassadeur, responsable de «l’argenterie et du couvert» et dans cette fonction, suit son maître à Saint Petersbourg, à Vienne, en Prusse….Il fait connaissance de «Rose Favey» née en Suisse, elle même lingère chez le dit ambassadeur. De leur union naissent à Paris trois enfants:

 Henri, notre grand père,  né le 25 avril 1864 à Passy

Céline, née un an après. Mariée et divorcée, sans enfant. Elle crée sa maison de couture, et a une clientèle huppée. Puis en 1929, vient vivre chez son frère à Ouillis. Elle y décède en septembre 1939.

Louis, dont on ignore la profession,marié à Noémie. Il meurt jeune. Sa femme vit à Marseille ou elle meurt sans enfant.

Le père, Jean Baptiste,  vient vivre à Ouillis chez son fils. Il y meurt. Aux dires de maman, il allait tous les 2 ans à «Armo» voir sa famille paternelle, ses cousins auxquels il avait cédé ses droits héréditaires sans doute jusqu’à la guerre de 1914. Son épouse , Rose Marie meurt en mettant au monde le troisième enfant, du moins peu après. Sa soeur Louise, célibataire quitte la Suisse pour venir à Paris et élève ses trois enfants. Elle restera avec tante Céline jusqu’à sa mort (1928-29). Je l’ai très bien connue. Elle accompagne Céline à Ouillis quand cette dernière prenait ses vacances tous les deux ans en Août. En bonne Suissesse elle nous tricotait des mi-bas de laine pour l’hiver.

Les Grands parents

 Sans doute bercé par les récits guerriers de son grand frère et motivé par les espoirs des conquérants de l’expansion coloniale français, rêve lui aussi de partir. Après avoir été refusé, il n’a que 17 ans, par Savorgnan de Brazza, venu à Paris pour recruter des hommes afin de poursuivre ses avancées en Afrique Centrale, il s’engage l’année suivante pour 20 ans dans la légion étrangère! Au grand désespoir de son père qui voyait pour lui les «beaux arts» pour parfaire ses dons artistiques. Il poursuit sa formation et via l’Indochine, arrive au Tonkin , que la France «aidait» à se libérer de l’emprise Chinoise des «pavillons noirs»; Bataille à l’arme blanche dans les marécages du «fleuve rouge» etc.

Que de fois il nous a raconté ses aventures à Yvette et à moi. Bref au bout de quelques années de cette vie, malade, il est rapatrié. Comme chacun sait après l’humidité, il faut se mettre au sec. Rien de mieux que le Sahara!   Le Sahara n’était pas complètement pénétré et encore moins pacifié. Le Maroc encore bien moins. D’où guérillas attaques de colonnes et des convois . D’où présence d’une grosse garnison, toutes armes confondues.

Bonne maman Richermo, Theresa, Micaela MAS est née à Valence (Espagne) le 19 juillet 1868. Fille de Antonio MAS et Maria CERCOS, riches commerçants, bien considérés dans la ville. Mais troublion né, le frère est royaliste quand l’Espagne est en République, républicain quand le roi est sur le trône, (période instable dans ce pays). Si bien que, recherché par la police, il fuit sur la première balancelle en partance pour… Oran, laissant femme et enfants se débrouiller seuls pendant 11ans! De temps en temps disait ma grand mère, Les navigateurs amis apportaient des nouvelles:«J’ai vu ton mari, il va bien, il t’envoie le bonjour».

La famille était nombreuse, je crois. Personnellement, je n’ai connu que quatre enfants survivants:

Antoine, l'aîné, père de Louisette épouse PLEON (mère d'Yvette LLONGARIU et de Georges, décédé) et Antoine, bon a pas grand chose. Vie tumultueuse, père de René MAS que nous avons perdu de vue. Il a fini ses jours à Madagascar ou il avait abouti. Deux autres garçons sont morts dans une embuscade sur la route qui les menait à Géryville, assassinés avec les autres voyageurs de la «Patache», les pieds coupés pour prendre leurs chaussures.  

Louis, mon Parrain, a fait son trou à Colomb Béchar, dans le commerce. Intelligent, travailleur, sérieux, il était de toutes les réunions familiales à Ouillis où son entrain faisait merveille.

Thérèse, épouse d'Henri RICHERMO

Emilia, Vive, gaie mignonnette (dans sa jeunesse). Elle épouse un officier de cavalerie (je crois) malgré la mise en garde du sergent RICHERMO (reçus dans la famille qui appréciait son sérieux) qui connaissait la réputation du sire. Fils du Général FERRADOU (origine toulousaine, une rue ici porte son nom), donc de bonne famille il avait tous les défauts de l’officier de cavalerie de son temps (voir Charles de Foucault avant sa conversion). Viveur, farceur mais si beau gosse! Divorce.

Elle a un fils, Georges, beau garçon, très sérieux. Elle l’élève de son mieux avec le soutien du grand père conscient de l’inconduite de son fils. Il deviendra officier des bureaux arabes (renseignements) et sera assassiné en plein marché de Colomb Béchar à 28 ou 30 ans. Il est inhumé à Géryville ou sa mère a vécu jusqu’à un age respectable, vivant du commerce des moutons et de l’alfa, confortablement.

A la fin de sa vie, il vend tous ses biens et va vivre à Oujda chez sa mère Louisette PLEON

Voilà donc le «Padre» de retour à Valence, un beau matin. Mais pour annoncer aux siens qu’il mettait le commerce en vente et qu’il emmenait toute son monde en Algérie, sans plus de détails. Cris et lamentations, mais qui à l’époque pouvait se rebiffer ? Et voilà la famille en larmes débarquant à Oran.

- Ville pour ville, on s’y fera!

- Non, ce n’est pas ici, c’est plus loin dans l’intérieur». Et les voilà repartis en attelage et convoi militaire, sans savoir où.

- Ce n’est pas encore là, c’est plus loin, leur disait-il à chaque étape. Bonne maman disait: «au fur et à mesure que nous avancions, la végétation se raréfiait et après l’étape du «Kreider» (point d’eau à l’orée du désert) il n’y avait plus de touffes d’alfa et les «choux fleurs de Ban Hamama» (grosses touffes verdâtres) et nos larmes qui coulaient!». Enfin, de grands baraquements grouillant de militaires.

  - C’est ici, j’ai monté un commerce et j’assure le ravitaillement. Epicerie, café, tabac et deux jeunes filles derrière le comptoir. La boutique marchait bien.

Henri RICHERMO demanda Téhrèse MAS en mariage. Celle ci, toujours réaliste veut bien se marier mais ne pas être veuve dans les mois à venir. Il reste au prétendant quelques années encore à accomplir dans l’armée. Une seule solution, demander son transfert dans la gendarmerie. Mariage civil car il n’y avait pas encore de prêtre! et départ pour Blida ou le 11 juillet 1893 naît leur fille Henriette Rose.

Passent quelques années heureuses dans cette ville «pleine de roses» disait maman qui assistera au mariage religieux de ses parents. Thérèse étant tenace sur la question!

Puis mutation à Orléanville jusqu’à la fin de l’engagement militaire. C’est alors que la famille s’installe à Relizane. Il est probable que sachant son retour à la vie civile proche, il avait noué des relations et recherché des possibilités de travail. A l’époque, les familles n’étaient pas nombreuses et surtout d’un niveau intellectuel très moyen. C’est pourquoi il a été embauché comme directeur du service des irrigations de la plaine de «Mina» ( le barrage romain servait encore et ce jusqu’à la construction du barrage moderne). Le maire, monsieur  RIVIERE savait tout juste lire et écrire si bien que son papa faisait office de secrétaire de mairie. Le couple se faisait des amis dans les «colonisateurs». Les  SAUBERT,RUFFIEUX, ESCLAPEZ etc. D’autant qu’Henriette va à l’école des religieux et se lie avec ses compagnes, entre autres, Blanche SALVET de Zemmora. Et bon papa de se souvenir que du temps où il était à la légion, il avait été envoyé en renfort auprès de la garnison de tirailleur du lieu, pour assurer la protection des ouvriers (génie militaire) construisant les viaducs de la ligne de chemin de fer: Mostaganem -Tiaret. Il bivouaquait avec ses hommes sous les oliviers de l’entrée du village plantés par le grand-père SALVET toujours à nous à notre départ. Un jour, la famille monte à Zemmora pour revoir ce monsieur SALVET dont il avait gardé un si bon souvenir ( sans préjuger de l’avenir!)

OUILLIS

Je n’ai jamais su par qui, ils avaient connaissance d’une propriété en vente dans une région inconnue d’eux. Encore fallait-il avoir des fonds…qu’ils n’avaient pas et c’est les grand père Saubert qui leur est venu en aide!!

La ferme et les terres appartenaient à un parent de la grand mère RIBIERE . La propriété se composait de: la ferme  clôturée comme elle est resté, avec habitation, hangar, écurie, puits, bassins, habitation du commis et de 35 ha à 50 ha de vignes. A l’extérieur de l’enceinte, une cave rudimentaire au même emplacement connu et les cuves, ou par la suite on entreposait le marc. Je ne connais pas la date d’acquisition. Mais puisque Tonton Loulou est né à Ouillis en 1904, il faut la placer en 1903.

Extérieurement, aussi loin que je le vois, la Cave a l’aspect que nous lui connaissons, mais née en 1922, l’eau a coulée sur les ponts..  Intérieurement, je me souvient de travaux successifs: Cuves, citernes nouvelles, fait et refait, machinerie modernisée à plusieurs reprises. Un seul souvenir précis : je me revois avec mon grand père au bord des cuves, suçant ses doigts trempés dans la «mousse rose» et je n’était pas grande.

Bien entendu, la propriété s’est agrandie de terres nouvelles. Je garde le souvenir de «Haldj-Hamou» lors de son acquisition où, sur le bord du ruisselet nous ramassions avec Yvette, des bouquets de grands boutons d’or et plus tard de glaïeuls…sans oublier la salade : doucette et Camarofa!

Benslimane a été acheté après et en 1932-33. Cassaigne, je reviens sur la maison «de la cours» (celle ou logeait Mrahaini). Elle comprenait une cuisine ouverte sur une terrasse carrelée, une salle à manger sur le même plan. Derrière encore une chambre pour le domestique Marcel SALMERON ou les mécaniciens de passage. Une entrée formant un dégagement (voir chambre de secours) qui menait au «magasin» c’est à dire réserve: fûts de vin et bouteilles, vinaigre, huile, pomme de terres et autres denrées.

Deux écuries pour les poulinières, jusqu’au portail d’entrée. L’autre partie n’a pas subi de changements notaires. Hangar, magasin à grain et paille, écurie, logement de commis, poulailler, puits, abreuvoir, bassins à linge, habitation du commis européen.

AR.114 La Maison RICHERMO AR.121                                                           Photos A

 L’aisance venant peu à peu dans les années d’après guerre (1914 -18), et la famille croissant, les amis font que la maison s’avère bien juste et pas très moderne. De plus bon papa est très sociable et pas un «chat» ne passe à Ouillis sans qu’il l’invite, sans oublier les notables de Cassaigne ou il faisait fonction de juge de paix. Il était aussi adjoint spécial à Ouillis. Les grands parents envisageaient alors de construire une villa sur le terrain nu, parallèle à la cave (donc celle-ci, de construction antérieure à 1927-28). Il la voulait «vaste, pour que chacun ait sa chambre, avec de grandes pièces de réceptions et sur un même plan, pour faciliter le déplacement de bonne maman».  

Elle a été inaugurée en 1929 pour la remise de la légion d’honneur à bon papa, décoré à titre civil pour ses 25 ans de service à la justice de paix et à la mairie et à titre militaire pour ses brillants faits d’armes en Indochine. Il était également médaillé militaire. Il est décédé le 15 février 1934.

 

AR.013

LA MAISON DE LA PLAGE

Déjà, avant la guerre de 14, il existait un cabanon avec une pièce en pierre sur laquelle s’appuyait un abri en sacarrum»,  où la famille et les amis venaient passer la journée. Je crois que la construction connue date de 1930. Certainement 1932 au plus tard. Le «cabanon» si mes souvenirs sont exacts, étant propriété réservée aux fonctionnaires de la commune mixte de Cassaigne. Ce, pour avoir entendu nommer les PETOUITOU, DEVIER et autres qui s’y retrouvaient précédé par les «Chaouches». Bon papa en a-t-il acheté les droits par la suite ou lors d’un premier lotissement ?Les RIBIERE, DELHOMME ET GUILHON ont construit bien après.

 Envoyer un message à Alain RICHERMO : richermo.alain@wanadoo.fr

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